Goro Miyazaki.

Ce sujet a pour objectif de faire connaître un fils qui est victime de l’ombre de son père : Goro Miyazaki, fils du grand Hayao Miyazaki. Pour le moment, l’œuvre du fils est certes moins étoffée que celle du père, ce qui est normal si l’on compare les années de leur carrière respective. De plus, Goro Miyazaki est souvent décrié ou critiqué. Je trouve cela dommage personnellement. Je le trouve talentueux, j’admire son œuvre et je tiens à partager cela avec vous aujourd’hui.

 

Goro Miyazaki, qui est d’ailleurs le premier fils d’Hayao Miyazaki, né en 1967 (21 janvier). Il est très tôt attiré par l’animation, surtout celle d’Hayao, même si ce dernier est souvent absent à cause de son travail. Désireux dans un premier temps de se lancer dans des études animation, sous la pression de sa mère, il se lance dans des études de paysagisme. Il est d’ailleurs diplômé en agriculture et sciences de la forêt. Pendant une dizaine d’années, il participe à des projets d’aménagement et d’architecture.

 

En 1998, Toshio Suzuki, qui est le producteur du Studio Ghibli, demande à Goro de l’aider pour créer le musée Ghibli. Goro refuse puis accepte. De 2001 à 2005 il est même directeur du musée. Toshio Suzuki demande alors à Goro de devenir consultant pour Ghibli.

 

Le premier film réalisé par Goro Miyazaki est Terremer. Il s’agit d’une adaptation de l’œuvre de l’écrivaine Ursula Le Guin : Les contes de Terremer (que je conseille à tous, étant un fan absolu). Hayao Miyazaki rêve d’adapter cette œuvre depuis des années, mais c’est finalement Goro qui est choisi par le Studio Ghibli pour cette tâche. Lors de ce projet, des tensions se développent entre le père et le fils. D’un côté le père juge le fils inexpérimenté et de l’autre le studio fait pression sur Goro et souhaite un certain renouvellement chez les réalisateurs. Le père et le fils ne se parlent pas pendant la réalisation, lors de la première projection le père est présent mais part au bout d’une heure. Par la suite, Hayao Miyazaki reconnaît le travail de son fils dans une déclaration publique mais il enfonce le clou en parlant d’immaturité. La critique se déchaîne par la suite, les critiques sont mitigées et le succès est moyen. Tout cela est fort dommage. Certes Terremer n’est qu’une adaptation, mais l’on retrouve certains éléments des romans d’Ursula Le Guin. Pour ma part j’ai été charmé par ce film, sa musique et son histoire bien que la fin soit difficilement compréhensible mais cela vaut aussi pour les romans (croyez-moi, j’ai tout lu et j’ai l’intégrale dans ma bibliothèque).

 

Notons que le premier film de Goro Miyazaki sort pour l’année de ses 39 ans. Hayao Miyazaki ayant lui-même sorti son premier film à 39 ans.

 

Après Terremer en 2006, Goro revient en 2010 avec La Colline aux Coquelicots. Notons que les relations père/fils sont meilleures. Le scénario est écrit par Hayao Miyazaki et le fils réalise. Là aussi le projet trouve son origine chez le père qui voulait adapter le manga d’origine.

 

Goro Miyazaki prépare son troisième film qui doit sortir en 2015. L’histoire porte sur un film de samouraïs. En 2014, il se lance dans l’adaptation d’un roman d’Astrid Lindgren pour réaliser une série.

 

Il ne faut pas voir le père chez le fils. Tous les deux partages des références communes et de nombreux points communs, toutefois ils sont différents. Là est l’une des erreurs des critiques envers Goro je pense. Trop vouloir le comparer au père. Mais malgré des débuts difficiles et des tensions passées avec son père, Goro semble maintenant tracer son chemin. J’espère pour lui une carrière aussi longue et riche que son paternel, pour continuer à nous faire rêver. Et qui sait, peut être qu’un troisième Miyazaki sera un jour présent pour prendre la relève. 

Jalousie ou pas, difficile à dire. Le fils cherche à se démarquer du père, d'un père peu présent pour son rôle de papa mais que trop présent dans son travail. Donc il est plutôt compréhensible que la relation père/fils, surtout pour Terremer, ai connu des moments difficiles. Si le père n'est pas adroit pour les relations familiales et que le fils ne veut pas être un double de son père, imaginez un peu la situation si le père vient pour conseiller et que le fils cherche à se démarquer. Bon après on ne connait pas toute l'histoire. Il y a peut être aussi un peu de jalousie mais j'en doute, du moins je l'espère. Bon après comme j'ai expliqué grâce aux lectures faites pour réaliser ce petit sujet, la relation père/fils est apaisée. Ensuite, il y là une affaire purement japonaise qui nous échappe à nous autres occidentaux, la recherche de la perfection absolue dans le travail. Là il y a l'une des origines des critiques du père envers le fils qui veut juste que son fils devienne son égal (voir le surpasse) plutôt que proposer un travail inabouti. 

Mon dernier propos n'est qu'une hypothèse, mais qui me paraît semblable. Selon toutes les lectures que j'ai effectué pour présenter ce réalisateur et les tensions père/fils, je ne vois pas que de la jalousie du père dans sa manière d'agir. Après, la réaction ou la manière de l'annoncer, là aussi on a un caractère purement japonais qui nous échappe parfois. En tout cas je suis content de voir que des personnes apprécient Goro Miyazaki. Tu parles de La Colline aux Coquelicots mais as-tu vu Terremer? Je ne pense pas selon la manière dont tu formules ton message. Je te conseille vivement de regarder ce film, moi je l'adore. Et tout le monde sait bien ici, que Esus est un homme de goût (tient, je recommence à parler de moi à la troisième personne du singulier, pas bon signe ça). 

Je viens de trouver des éléments supplémentaires sur les tensions père/fils. Quand Toshio Suzuki propose de confier la réalisation de Terremer à Goro, son père lui dit "le travail de réalisateur n'est pas quelque chose que tu peux faire à moitié. Est-ce que tu es prêt pour ça?". Goro réagit en montrant un dessin de sa main à son père, un dragon de Terremer. Miyazaki père reste alors sans voix devant la qualité du travail de Goro. Pour Miyazaki père, le deuxième film de Goro est encore puéril, mais la critique est plus favorable que pour Terremer. Les Japonais ont un système où pour avancer on met une pression énorme sur les épaules d'une personne. Il suffit de voir comment fonctionne leur système scolaire par exemple. Donc voilà pourquoi je pense que Miyazaki père essaye plus d'aider le fils via des réactions sans doute exagérées.