Quelques cartes

Brève historique de la terre d’Éorir.

Il est difficile de dater avec exactitude l’arrivée des Hommes sur le continent d’Éorir. Bien qu’aujourd’hui de timides contacts se sont établis entre les populations d’Éorir et les anciennes terres d’où provinrent jadis les colons, ce continent et ses habitants restèrent longtemps renfermés sur eux-mêmes sans la moindre relation avec les autres terres de ce monde.

Tout commença avec l’audace de quelques explorateurs et marchants qui osèrent affronter les flots immenses, parfois déchaînés de l’océan d’Afrakala. Le premier équipage qui aborda les terres d’Éorir été mené par un dénommé Ilos, capitaine et explorateur de son état. Ilos et les siens débarquèrent sur le continent central, celui qui aujourd’hui est connu sous le nom d’Éorir. Ce nom étant celui d’une ancienne divinité marine jadis vénérée par les navigateurs des temps anciens, l’équipage décida de nommer cette terre nouvellement découverte pour remercier les flots infinis de les avoir portés jusqu’ici.

Ilos et les siens ainsi que les équipages suivant abordèrent d’abord les Plaines Côtières de l’Est. Il s’agissait de terre au climat agréable et fertile et vierge de toute occupation. Très rapidement des hommes et des femmes de basse condition sociale souhaitèrent gagner ces terres pour commencer une nouvelle vie. Se fut l’ère de l’exode qui dura sur plus d’un siècle, des milliers de personnes quittant les anciennes terres pour partir en direction d’Éorir.

Si les premiers colons optèrent pour une vie simple et paysanne, devant l’arrivée massive de nouveaux habitants des villages puis des villes apparurent relativement rapidement. Et ainsi débuta 853 ans d’une histoire particulièrement riche.

Afin de vous aider à mieux comprendre notre histoire et clarifier ce récit, je vais maintenant joindre à mes lignes la datation essentielle à toute rédaction historique. Éorir s’étant coupé des anciennes terres, une nouvelle datation vit le jour avec une nouvelle année 0. C’est avec une évidence particulière que nos ancêtres optèrent pour année 0 celle de la découverte des terres d’Éorir.

- 0 : découverte d’Éorir par le capitaine Ilos et son équipage navigant à bord du Bleq,  un navire spécialement armé pour l’exploration et provenant du royaume de Mélitalir des anciennes terres. L’équipage aborde les Plaines Côtières de l’Est qu’il explore quelque peu. Après avoir compléter les réserves de vivres et d’eau, l’équipage reprend la mer. Le Bleq passe alors entre deux grandes îles à l’Est d’Éorir. Celle plus au Sud sera baptisée du nom du navire et celle plus au Nord est nommée Oy, prénom de la plus jeune fille d’Ilos.

- 2 : retour d’Ilos. Cette fois il est à la tête d’une expédition plus importante qui comporte cinq navires : le Bleq, le Nijal, le Caelum, le Philos et le Nyrt. Ilos qui entre temps est devenu le Grand Amiral de l’océan d’Afrakala est chargé d’exploré plus en profondeur les terres déjà abordées et de pousser l’exploration plus avant. De plus il est prévu qu’une partie des hommes et femmes restent sur place, il y a donc volonté évidente d’établir une présence pérenne sur les terres d’Éorir.

- De 2 à 5 : Ilos et les siens explorent les îles de Bleq et de Oy ainsi que les Plaines Côtières de l’Est. L’exploration d’Éorir s’arrête avec la découverte de deux chaînes de montagnes et d’un vaste désert central. Une tentative d’exploration par la mer mène à un terrible échec avec la perte du Nijal et du Nyrt. Cependant grâce à cette épopée, trois grandes îles au Sud d’Éorir sont découvertes, mais celles-ci se révélèrent hostile à l’Homme. Les trois nouvelles îles sont nommées Crim, Tlirico et Ajmat (les marins se sont inspirés de trois frères mythiques d’une très ancienne légende répandue sur les anciennes terres. Cette légende raconte comment trois princes se transformèrent en îles rocailleuses pour protéger leur terre d’un raz-de-marée). La mer séparant Éorir des trois îles est nommée Afa, le prénom de l’épouse d’Ilos alors que le vaste désert central lui est baptisé Alneock en l’honneur du chef de la première équipe d’exploration à pénétrer dans ce territoire.

- De 5 à 17 : Ilos effectue de nombreux voyages Éorir et les anciennes terres, puis nommé gouverneur il s’installe avec sa famille dans les Plaines Côtières de l’Est. Entre temps de nouveaux explorateurs et capitaines font parler d’eux : ainsi une dénommée Jiko, seule femme capitaine de vaisseau décide de porter l’exploration vers le Nord d’Éorir. Grâce à son voyage, l’île de Mirels est découverte, elle y mourra de maladie avec la majorité de son équipage. Ilos décidera en hommage envers cette femme d’exception de donner son nom à la mer qui sépare Éorir des îles de Bleq et d’Oy. De nombreuses tentatives d’exploration échouant, Ilos décide de mettre fin temporairement à ces projets. Toutefois 17 ans après la découverte les Plaines Mortes au Sud et les Plaines de Maeron sont explorées. Cette 17ème année est marquée par le début de l’ère de l’exil.

- De 17 à 125 : les anciennes terres connaissent des temps difficiles : mauvaises récoltes, crise économique, guerres et épidémies. Le royaume de Mélitalir s’effondre littéralement et disparaît à jamais. Ce royaume qui apportait une certaine stabilité dans une vaste partie des anciennes terres n’étant plus, une sombre période d’invasion et de conflits divers débute alors. Une partie de la population décide alors de partir vers les terres d’Éorir. Mais des habitants d’autres royaumes optent aussi pour ce même choix.

Sur les terres d’Éorir on assiste donc à une multiplication des fermes puis des communautés paysannes formant de nombreux villages dans les Plaines Côtières de l’Est et dans les Plaines de Maeron.

Quelques villes apparaissent, mais la plus grande et la plus prospère est la ville d’Ilos. Non seulement la ville d’Ilos attire les marchands et les artisans mais très rapidement on assiste à la création d’une université et de l’Institut de Géographie qui comprend dès le départ son célèbre département de cartographie.

Alors que les autorités fragiles d’Ilos sont confrontées à une augmentation rapide de la population, quelques intellectuels commencent à émettre l’idée que la découverte des terres d’Éorir est un don des dieux pour éviter aux Hommes de répéter les erreurs passées. Toute une réflexion politique et sociétale est donc établie sur de nombreuses années.

En 47 il est décidé qu’Ilos sera la capitale des Terres d’Éorir qui sont divisées en différents districts. Dans chaque districts, la population qui reçoit une éducation de base est invitée à participer à la vie politique locale ainsi qu’à désigner par vote le représentant du district qui doit siéger à l’Assemblée des Représentants à Ilos. Les premiers gros travaux de cette Assemblée des Représentants sera ensuite de mettre place un gouvernement, d’établir une constitution, d’établir des routes entre les villes et villages pour permettre une bonne circulation des habitants ainsi qu’une éducation ayant pour but de convaincre les Éoririens de l’inutilité des conflits et de l’importance des bonnes relations et de l’unité pour l’établissement d’une nouvelle société juste et égalitaire.

À cette époque, ce nouvel État comprend les Plaines Côtières de l’Est, les plaines de Maeron, les Plaines Grises qui sont découvertes et explorées de 53 à 66, les Plaines Mortes (très peu habitées) ainsi que les îles d’Oy et de Bleq. L’île de Mirels échappe à l’autorité d’Ilos, là bas diverses communautés de paysans et de pêcheurs plus ou moins autonomes s’établissent.

Finalement le gouvernement établit est basé sur un système de contre-pouvoir. En effet, le gouvernement est chargé de l’application des lois, de la mise en place des grands projets concernant l’État et de la gestion de grandes affaires, celles qui touchent l’ensemble des Terres d’Éorir. Le gouvernement possède la capacité de dissoudre l’Assemblée des Représentants mais seulement par référendum populaire. L’Assemblée des Représentants est chargée d’établir les lois, d’une politique plus locale via les représentants et enfin possède la capacité de destituer le gouvernement mais seulement via référendum populaire.

En 125 les Terres d’Éorir cessent de recevoir des colons provenant des anciennes terres. La même année, l’Institut de Géographie ouvre un nouveau département : le département d’exploration.

- De 128 à 159 : sous l’impulsion du département d’exploration de l’Institut de Géographie, de nouvelles explorations mais surtout une concurrence féroce entre de grands personnages apparaissent. Parmi les nombreux explorateurs, on retient principalement les figures de Milis, une femme courageuse dotée d’une ambition et d’un égo surdimensionnés et de son concurrent le professeur Irino. Anecdote ou vérité, certains disent qu’ils vécurent en couple durant quelques années. Et se serait suite à une séparation plutôt conflictuelle qu’ils auraient décidé de s’affronter via l’exploration des Terres d’Éorir.

En 128 Milis part à la tête d’une expédition depuis les Plaines Grises. Après avoir dépassé le fleuve qui marque la limite Ouest de ces plaines, Milis et son équipe avancent avant d’être stoppées par d’imposantes montagnes. Cherchant à les contourner ils parviennent à nouveau fleuve mais l’équipe est alors victime de fièvres terribles. C’est avec une certaine rage que Milis ordonne de retourner vers les Plaines Grises.

Irino lui plus prudent attend l’année 132 avant de s’enfoncer dans le désert d’Alneock. Cette expédition est confrontée à de nombreuses difficultés, cependant grâce au travail de préparation d’Irino et à un efficace système de ravitaillement et de communication via différents relais qui s’établissent au fur et à mesure, l’exploration continue. Cette expédition dure jusqu’en 135, et durant ces trois années le professeur Irino découvre les ruines d’une très ancienne civilisation qui constitue aussi la toute première trace d’une ancienne occupation humaine sur les Terres d’Éorir. Les archéologues de l’université d’Ilos s’emballent de cette découverte et Irino perd de vue son duel avec Milis. Il passe ainsi trois années dans le désert à étudier les ruines.

Cependant en 135 Milis se lance dans une nouvelle expédition. Disposant du soutient financier de quelques grands propriétaires terriens, elle a parfaitement préparé son expédition. À la tête de trois navires (le Goéland, l’Outragé et de l’Infernal), elle part de l’île d’Éelog et explore tout d’abord la mer d’Inili. On lui doit les découvertes des îles de Queris, Quaram et Epli. Puis, elle décide de naviguer vers le Sud, comme si elle cherchait à retourner vers les Plaines Grises avant de voguer plein Ouest. Après quelques jours en mer, l’expédition débarque sur de nouvelles plaines qui rappellent les Plaines Côtières de l’Est. Fière de son succès, Milis décide de donner son nom, ainsi sont découvertes les Plaines de Milis. Milis et son équipe restent sur place jusqu’en 137, le temps d’explorer comme il se doit ces plaines alors qu’une seconde expédition est chargée via la mer de réaliser le tracé des côtes pour le département de cartographie.

Les autorités d’Ilos prévoient déjà une colonisation de cet espace nouvellement découvert. Plusieurs expéditions se lancent alors pour étudier les montagnes et les fleuves, cependant elles sont nombreuses à être touchées de la même fièvre qui força la première tentative de Milis à faire demi-tour. Il semble alors difficile de relier les Plaines de Milis avec les Plaines Grises et seule la mer semble être le moyen de rallier ces deux espaces. Cette nouvelle refroidie les ardeurs des autorités d’Ilos alors que Milis prévoit déjà de reprendre la route et de continuer vers le Sud. Cependant pour cela il faudrait contourner les montagnes et donc passer par la mer, mais aucun navire n’étant disponible, Milis se voit obligée d’abandonner son projet.

Le professeur Irino qui entend parler des exploits de Milis décide de rependre à son tour la route. En 139 il retourne à Ilos pour obtenir de nouveaux fonds et réunir une nouvelle équipe dans le but de dépasser le désert d’Alneock. Après des diverses difficultés, sa nouvelle expédition débute en 143. De 143 à 150, l’expédition franchit les limites Ouest du désert, découvre de nouvelles montagnes, une immense forêt au Sud Ouest des Terres d’Éorir et enfin arrive dans les Plaines Côtières de l’Ouest qui sont bordées par une mer qui est nommée Irino.

Cette fois c’est Milis qui se sent outrée par les exploits d’Irino. Après des années de tractations, elle rejoint une expédition maritime de cartographie. Depuis l’océan Oienuk elle pénètre dans la mère d’Irino et ainsi elle rejoint les Plaines Côtières de l’Ouest en étant partie depuis les Plaines de Milis. Cette nouvelle péripétie se produisit en 152, elle retrouve Irino dans les Plaines Côtières de l’Ouest l’année suivante. Par la suite, ils continuèrent leur dual acharné jusqu’en 159.

Milis découvrit les îles d’Anok et de Kalny alors qu’Irino de son côté découvrait Agl, Kronm, Hory et Rinyl.

Finalement, tous deux fatigués de cette guerre aussi vaine que stupide décidèrent de s’arrêter là. Milis s’établit avec quelques colons dans les Plaines de Milis alors qu’Irino faisait de même dans les Plaines Côtières de l’Ouest.

- De 159 à 305 : durant ces années là, rien de très particulier à signaler sinon l’établissement de deux grandes routes terrestres : l’une reliant les Plaines de Milis aux Plaines Grises et l’autre reliant les Plaines Côtières de l’Ouest aux Plaines Côtières de l’Est en passant par les Plaines Mortes. Grâce à l’établissement de ces routes, la colonisation de ces régions débuta enfin.

- 347 : sur l’île de Mirels de nouvelles populations provenant des anciennes terres surviennent, elles envahissent rapidement les communautés établies. On assiste alors à la fondation de nombreux petits royaumes qui vont rapidement se lancer dans le brigandage puis dans la piraterie.

- De 350 à 355 : de nombreux navires empruntant la voie maritime reliant l’océan Djnilik à la mer Inili sont attaqués, pillés ou coulés par les pirates de Mirels.

- 356 : d’un commun accord le gouvernement et l’Assemblée des Représentants décident de la création de navires de guerre pour lutter contre les pirates.

- En 363 : les premiers navires de guerre sortent des chantiers et les équipages sont formés. Malgré la constitution de convois et la présence de ces bateaux les attaques continuent et s’accroissent.

- 365 : tentative d’une opération de guerre de grande envergure contre l’île de Mirels. Face aux flottes pirates coalisées qui optent pour une stratégie de guérilla maritime, c’est un échec cuisant pour Ilos qui perd une grande partie de sa flotte.

- De 366 à 381 : les pirates de plus en plus audacieux attaquent maintenant des ports d’Éorir. Non seulement ils parviennent à empêcher la construction d’une nouvelle flotte de guerre mais en plus ils commencent à remonter les fleuves pour piller l’intérieur des terres. Durant ces années, les pirates s’en prennent essentiellement aux villages et aux fermes ignorant les villes.

- 387 : un pirate surnommé le boucher des mers s’attaque à une ville qu’il pille pendant plusieurs jours. En urgence le gouvernement lève une sorte de milice pour marcher vers la ville en question pour la secourir. Cependant les pirates sont partis depuis plusieurs jours quand la milice arrive et le boucher des mers tente même une attaque directe contre la ville d’Ilos. Constatant que ses forces sont trop peu nombreuses il décide de repartir en jurant de prendre cette ville un jour prochain.

- De 387 à 412 : on constate une militarisation de la société à l’Est des Terres d’Éorir. Face à l’incapacité des autorités pour défendre efficacement leurs terres, certains districts décident alors de s’armer. Ainsi apparaissent et se multiplient des unités terrestres et maritimes pouvant se mouvoir avec célérité dans le but de contrer une invasion de pirate. Face à cette détermination des habitants d’Éorir, les pirates connaissent quelques échecs. Une sorte de paix provisoire s’installe alors entrecoupée de raids ou d’accrochages parfois violents.

- 413 : le fils du boucher des mers, nommé Algalf, assiège la ville d’Ilos en vain.

- De 413 à 433 : Ilos est assiégé à cinq reprises, dont trois fois par Algalf. En 433 ce dernier entre dans la ville avant d’être repoussé, il l’incendie alors en partie avant de s’enfuir. Pour les habitants de l’Est des Terres d’Éorir c’est un véritable traumatisme.

Alors que l’Est est sans cesse attaqué par les pirates de Mirels, les Plaines de Milis et les Plaines Côtières de l’Ouest qui se sentent abandonnées décident de se rapprocher. L’Ouest gagne une autonomie de plus en plus grande vis-à-vis des autorités d’Ilos. Si les terres de l’Ouest se reconnaissent encore sous l’autorité du gouvernement d’Ilos, les faits sont très différents. Sous prétexte de se protéger contre une quelconque menace, les terres de l’Ouest décident à leur tour de s’armer.

- De 435 à 448 : Algalf trouve la mort à cause d’une conspiration orchestrée par le gouvernement d’Ilos. Les trois fils du pirate : Oran, Solackt et Tarnir unifient les forces de Mirels dans le but de venger leur père.

Les guerres intestines qui sévissent entre les pirates de Mirels permettent au gouvernement d’Ilos de renforcer les défenses de l’Est. Les villes côtières et les fleuves bénéficient d’un soutient financier total de la part de la ville d’Ilos et des riches propriétaires terriens pour renforcer leurs défenses. Chaque district menacé possède maintenant une force armée locale relativement bien équipée et le gouvernement d’Ilos décide d’organiser une armée professionnelle chargée de la protection de l’ensemble des terres de l’Est. Profitant de l’éloignement des Plaines Mortes, le gouvernement d’Ilos décide d’établir des chantiers navals dans le but de créer une nouvelle flotte de guerre.

La situation force le gouvernement à gouverner de manière plus autonome face à l’Assemblée des Représentants qui finalement sert plus d’un organe de consultation et d’application que de décision.

- 450 : Oran et Tarnir assiègent Ilos, Solackt étant décédés lors des conflits pour l’unification de Mirels. Le siège s’enlise à cause d’un climat pluvieux qui complique considérablement les choses. Vers la fin de l’année une armée provenant d’une dizaine de districts force les deux frères à lever le siège.

- 451 : une série d’attaques dans les Plaines de Maeron oblige les terres de l’Est à concentrer leurs forces armées dans cette partie de leurs territoires. Oran et Tarnir en profitent pour assiéger de nouveau Ilos.

- De 451 à 453 : le nouveau siège d’Ilos coûte de nombreuses vies, finalement Oran trouve la mort mais Tarnir parvient à s’emparer de la ville. Le siège du gouvernement et l’Assemblée des Représentants sont brûlés. Oran ayant vengé ses frères, son père et son grand-père il décide de repartir vers Mirels. Le chef pirate trouve la mort lors d’une attaque suicide des derniers soldats d’Ilos.

Sans capitale et sans gouvernement pour l’unifier, l’État d’Ilos s’effondre. Les forces armées se regroupent dans les Plaines de Maeron et dans les Plaines Mortes, laissant les Plaines Côtières de l’Est sans protection efficace face aux assauts des pirates de Mirels.

- 455 : grâce à d’anciens relais jadis créés par Irino dans le désert d’Alneock, les armées des Plaines de Maeron et des Plaines Mortes reprennent contact et préparent une offensive sur les Plaines Côtières de l’Est.

- 456 et 457 : la flotte de guerre en partance depuis les Plaines Mortes parvient à contrer les pirates dans la mer de Jiko.

- 458 et 459 : les forces terrestres des Plaines Mortes et des Plaines de Maeron parviennent à annihiler les groupes pirates dispersés dans les Plaines Côtières de l’Est.

- 460 : la puissante flotte de guerre des forces de l’Est annihile une flotte pirate cherchant à fuir les Plaines Côtières de l’Est et repousse une autre flotte provenant de Mirels.

- 461 et 462 : la flotte de guerre des terres de l’Est attaque Mirels et ravage les ports de l’île, débarquement des forces terrestres.

- 463 : les habitants de Mirels se soulèvent contre les pirates et aident les forces terrestres à remporter la guerre de manière définitive.

- 465 : refondation de l’État d’Ilos qui ne couvre maintenant que l’Est des Terres d’Éorir, l’Ouest étant indépendant depuis de nombreuses années. L’ancien système de gouvernement n’est pas remis en place. Un groupe de seigneurs de guerre et riches marchands et propriétaires terriens confisque le pouvoir et forme ce que l’on nomme le Groupe des Oligarques.

- De 465 à 512 : le Groupe des Oligarques œuvre à la reconstruction des villes, villages et systèmes de défense des terres de l’Est. Cependant, face à la pauvreté grandissante, aux caisses vides et à de mauvaises récoltes, la révolte gronde.

- 512 : retour des bonnes récoltes à l’Est.

- 533 : le Groupe des Oligarques envoie une mission vers l’Ouest. La mission découvre alors l’État d’Irino-Milis, qui lui a conservé un système de gouvernement identique à celui qui jadis domina l’ensemble des Terres d’Éorir en plus de forces armées conséquentes et une prospérité incroyable.

- De 533 à 542 : le Groupe des Oligarques essaye diplomatiquement à rattacher l’Est et l’Ouest, en vain. L’État d’Irino-Milis refuse de perdre son indépendance et n’accepte pas le mode de gouvernement de l’Est dans lequel une petite classe dominante s’accapare les décisions.

- 545 : une flotte de guerre part des Plaines Mortes pour voguer en direction de la mer d’Irino. Une tempête terrible annihile une partie de la flotte et pousse les navires rescapés à faire demi-tour.

- 555 : nouvelle tentative de la part de l’Est d’attaquer l’Ouest. Une nouvelle fois une flotte part depuis les Plaines Mortes. Une nouvelle tempête est responsable de la perte de la majorité des bateaux alors que les autres sont ensuite capturés par des navires d’Irino-Milis provenant de l’île d’Ajmat. Le Groupe des Oligarques est obligé de négocié une rançon pour récupérer les survivants de la force d’invasion.

- De 555 à 794 : l’Est et l’Ouest parviennent à vivre en paix. Mais face à nouvelle société établie à l’Est, une partie de la population quitte Ilos pour Irino-Milis. D’ailleurs à l’Est les inégalités croissant sans cesse, en 794 une série de révoltes éclatent. Les Oligarques décident alors d’envoyer les soldats pour contrer les révoltés. Devant une telle situation, le gouvernement d’Irino-Milis décide de faire pression sur Ilos en envoyant des troupes, aussi par le Nord que le Sud.

- 795 et 796 : les Oligarques sont renversés. Devant une situation qui se dégrade sans cesse, les forces armées d’Irino-Milis n’interviennent que pour empêcher des massacres. Seulement, très rapidement une large partie de la population rallie le gouvernement d’Irino-Milis et l’Est retrouve son ancien système de gouvernement. Les troupes d’Irino-Milis se retirent en grande partie. Les deux États ne vont pas se réunifier mais l’Est retrouve une société plus juste.

- 800 : des Oligarques qui ont survécu profitent du départ définitif des armées d’Irino-Milis pour rassembler une troupe composée de fidèles, de mercenaires et brigands et celle-ci marche sur la ville d’Ilos. La panique gagne les terres de l’Est. Une petite force de surveillance d’Irino-Milis installée dans le désert d’Alneock rejoint une armée levée de toute urgence par quelques districts pour secourir Ilos.

Les mercenaires qui attendent leur or, constatant que celui-ci ne vient pas, trahissent et assassinent les derniers Oligarques. La guerre s’achève donc de cette étrange manière. Les mercenaires et les brigands attaquent un port, s’emparent de navires et prennent la mer en direction de l’Est vers les anciennes terres.

- De 800 à 829 : la situation reste parfois compliquée dans l’Est et tendue entre les deux nations des Terres d’Éorir. Cependant, un ambitieux projet voit le jour : la constitution d’une Assemblée des Représentants commune qui doit siège au cœur même d’Éorir, dans une oasis du désert d’Alneock. Dans les faits l’Ouest et l’Est restent indépendants, cependant un travail commun sur les lois et la société est mis en place. Cela n’empêche pas l’existence des assemblées respectives de chaque pays ainsi que de leur gouvernement.

- 833 : 15 navires provenant de l’Est et des anciennes terres arrivent à Oy avant de continuer leur route vers les Plaines Côtières de l’Est. Un instant la population craint une nouvelle invasion de l’Est, cependant ces 15 bateaux sont trop peu nombreux pour représenter une menace véritable.

L’amiral qui commande cette flotte, un dénommé Théodore Aran dit venir de l’Empire Unifié de Mélitalir, une vaste nation qui s’est imposée dans les anciennes terres, apportant paix et prospérités à un continent ayant souffert des affres de la guerre des siècles durant.

Il expose la volonté de l’Empire : établir des relations amicales et commerciales entre les anciennes terres et Terres d’Éorir.

- De 833 à 853 : grâce à l’établissement de ces relations, les deux principaux continents de notre monde connaissent une nouvelle prospérité sans précédent. En seulement une vingtaine d’année, on constate l’apparition et surtout l’explosion des voyages maritimes entre les anciennes terres et les Terres d’Éorir. Le commerce, l’envie de découvrir ou redécouvrir des espaces méconnus ont été le moteur des Hommes ces dernières années, et c’est plein d’un enthousiasme sincère que votre serviteur achève ici son bref récit.

Roland de Tergol, historien, géographe, cartographe et diplomate des Terres d’Éorir auprès  de l’Empire Unifié de Mélitalir.

Au commencement du monde, un chant s’éleva. On raconte que sa beauté était indescriptible. Ce chant n’était que l’expression d’un rêve, celui du Créateur. De ce rêve et de ce chant, le Créateur bénit d’immenses terres qui devaient devenir sacrées pour les Hommes : les contrées d’Aenaria.

Les récits les plus anciens, ceux qui nous proviennent des Elfes aujourd’hui disparus, nous décrivent des terres baignées par une douce lumière éternelle. En ce temps là, les ténèbres étaient inconnues, le vent était bienfaisant et la terre fertile. Les récoltes étaient abondantes et les premiers nés en réalisaient plusieurs dans l’année. Ainsi était ce monde, telles étaient nos contrées dans ces temps là, quand la paix régnait et que les dieux eux-mêmes les habitaient.

Car les dieux, les fils et filles du Créateur, tombèrent amoureux de ces contrées et des peuples qui y vivaient. Ils apportèrent tant de bienfaits aux premiers êtres : l’immortalité et la beauté pour les Elfes, une longue vie et la curiosité pour les Hommes, la robustesse pour les Nains.

Et la paix régna, jusqu’au jour tragique de la Grande Trahison. Les plus jeunes enfants du Créateur tentèrent de s’emparer de ces contrées. Une guerre terrible s’engagea, créations et destructions s’enchaînèrent comme jamais, et cela jusqu’à l’intervention du Créateur. Il châtia avec froideur les rebelles et empêcha l’écroulement du monde. Toutefois, trop de maux avaient été portés, et il était impossible de tous les guérir. Le monde connaissait maintenant la nuit, la haine et les envies, la jalousie et l’avidité, le désir et la cruauté. Désespéré par cette horreur qui venait détourner son œuvre, le Créateur s’en alla avec ses enfants au-delà de l’au-delà pour ne jamais y revenir.

Longtemps les Elfes tentèrent de guérir définitivement le monde, mais ils dépérirent peu à peu avant de disparaître complètement. Et quand les Hommes se retrouvèrent sans guide, ils fondèrent le royaume de Minaenor.

Le royaume de Minaenor fut fondé sur les rives Est de la mer intérieure d’Aenaria. Puissant dès sa jeunesse, ce royaume lutta avec âpreté contre les créatures maléfiques qui peuplaient encore ce monde. Il y eut maintes guerres et de grandes batailles, et les Hommes repoussaient toujours plus loin les serviteurs du mal. Le royaume de Minaenor était une terre où il faisait bon vivre, il attira de nombreuses populations, permettant une augmentation importante de sa population. Et devant cette croissante de ses sujets, le roi Djél’aj décida d’appliquer une politique d’expansion. Les Hommes étant alliés de l’Empire Nain des Grandes Montagnes, cette expansion ne pouvait pas se faire vers l’Est. Alors Djél’aj opta pour les rives de la mer d’Aenaria.

Les premières conquêtes se firent vers le Sud. De nouvelles provinces virent le jour, celles de Jarot et Loeerol. Les Hommes dominèrent bientôt l’ensemble des contrées d’Aenaria. Avec les Nains, ils décidèrent un jour de partir à la conquête des Terres de l’Ameck, bien au-delà des Grandes Montagnes. De grandes armées s’enfoncèrent toujours plus au Nord Est pour n’y trouver que le feu et les griffes toutes puissantes des cracheurs de feu. Les Hommes et les Nains avaient réveillé le mal le plus terrible qui subsistait encore en ce monde, les dragons. Ceux-ci brûlèrent les armées qui traversaient les Terres de l’Ameck, puis ils déferlèrent sur l’Empire Nain des Grandes Montagnes et le royaume de Minaenor.

Les Hommes et les Nains étaient assaillis de toutes parts. Et pourtant, devant la tempête de feu qui s’abattait du ciel, ils résistèrent avec force. Certains Hommes possédaient encore la magie des Elfes et les Nains possédaient certaines technologies secrètes. La guerre dura, les terres et les villes brûlèrent, les cités souterraines de Nains dévastées. Mais les dragons subissaient aussi de si lourdes pertes, qu’ils cessèrent leurs assauts après quinze ans de conflit.

L’Empire des Nains n’était plus et le royaume de Minaenor chuta à son tour. Les survivants Nains s’enfuirent au Sud des Grandes Montagnes alors que le dernier prince des Hommes, un dénommé Argol mena les siens sur la mer d’Aenaria en direction de l’île de Gwidinir. Là bas les Hommes fondèrent le royaume de Gwidinir.

Des siècles passèrent. Les relations Hommes/Nains qui avaient été rompues, le restèrent définitivement. Les Nains se cachaient sous leurs montagnes alors que les Hommes croissaient de nouveau. Sous le règne d’Argol XVIIème du nom, les Hommes reprirent la mer. Ils ignorèrent les terres maudites, dévastées et stériles de l’ancien royaume de Minaenor. Ils privilégièrent le Nord, l’Ouest et le Sud, tout en s’emparant des dernières terres habitables de l’Est.

Aujourd’hui, l’Est est toujours évité. Le feu des dragons ayant à jamais stérilisé les terres. On raconte que les morts de cette guerre de jadis errèrent sous la forme d’esprits et pleurent ; et qu’ils chassent les vivants si jamais ceux-ci ont le malheur de s’aventurer sur ces terres maudites.